Mauvaise nouvelle pour les revendications sociales dans le secteur public « Le Gouvernement n’a rien prévu pour les travailleurs en 2011 »

Publié le par OKOYA Francis

 

Mauvaise nouvelle pour les revendications sociales dans le secteur public

« Le Gouvernement n’a rien prévu pour les travailleurs en 2011 » dixit le président de la commission budgétaire de l’Assemblée nationale

Mauvaise nouvelle pour les travailleurs béninois du secteur public. Ceux qui pour des raisons d’amélioration des conditions de vie et de travail ou pour la réclamation des droits acquis sont actuellement en grève ou projettent le faire risquent de battre le macadam ou souffler dans les vuvuzela pour rien. Rien n’est prévu dans le projet de loi de finances gestion 2011 dans ce sens. L’annonce a été faite hier mardi 14 décembre 2010 aux premières heures de la journée sur les plateaux de la télévision nationale par Grégoire Laourou. En réplique aux attaques de son collègue Raphaël Akotègnon qui a déclaré que les charges salariales sous le régime sont hors normes, Grégoire Laourou a fini par lâcher le morceau et a répété plusieurs fois : « …C’est pourquoi le Gouvernement n’a rien prévu pour les travailleurs en 2011… ». Il est à souligner que les remarques de Raphaël Akotègnon faisaient suite à celles montrant que les recettes ne suivent pas les dépenses orchestrées par le Gouvernement et que dans les normes de l’Uemoa, le taux toléré pour les charges salariales est de 35% alors que le Bénin est au aujourd’hui au-dessus de 45%.

 

La démonstration par les chiffres

Il est à rappeler que le Fond Monétaire International et la la Banque Mondiale ont fait les mêmes reproches en septembre et octobre 2009 et cela a été repris par un certain nombre d’experts et économistes. Il est montré "que bien que le taux de réalisation des dépenses du personnel soit constant sur la période de 2008 à 2010, il est noté un accroissement des dépenses de cette rubrique en valeur absolue en fin décembre 2009. » dixit Richard Sinsin Expert à la Cellule d’Analyse des Politiques de développement de l’Assemblée  nationale. ( voir Tableau I). De même, selon une étude réalisée par Charlotte Ludgren sur la politique salariale des finances publiques au Bénin sur la période de 2000 à 2009, la masse salariale du secteur public béninois a augmenté en moyenne de 9,6% par an en termes réels, pour une croissance moyenne du Pib réel de 4,2%. Entre 2007 et 2009, la croissance de la masse salariale a accéléré pour atteindre en moyenne 14,7% par an en terme réels. Bien que la masse salariale béninoise en pourcentage des recettes fiscales, soit longtemps restée dans la moyenne des pays de l’Uemoa, elle se situe désormais à 45 ;1% des recettes fiscales dans le haut de la fourchette et nettement supérieure au critère de convergence de l’Uemoa ( maximum 35%). C’est ce que Raphaël Akotègnon a soutenu hier sur les plateaux de l’Ortb et c’est en réponse à cela que Grégoire Laourou a faire comprendre que c’est pour revenir à la norme ou tout au moins ne plus dépassé les 45,1% que le Gouvernement n’a rien prévu pour les travailleurs en 2011.

 

 

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Francis Z. OKOYA

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