Recherches pétrolifère et minière au Bénin : Voici comment et pourquoi les cadres enfarinent Boni Yayi

Publié le par OKOYA Francis Z.

(Pour continuer à bénéficier des frais de missions et de bonus de signature, ils lui parlent des milliards de barils de pétrole disponibles au Bénin)

Depuis la fermeture du site d’exploitation du pétrole à Sémè dans les années 80, l’on a des raisons de se demander si dans l’acceptation des compagnies appelées à rechercher et à exploiter les blocs on shore et off shore ( sur terre et en mer), les bons choix sont faits. La question ne mériterait plus d’être posée quand on sait qu’au dernier trimestre de l’année 2011, le Gouvernement se rendant à l’évidence de l’utopie de certaines entreprises signataires, a instruit le ministre des mines de "déposséder les compagnies à qui des blocs pétroliers ont été octroyés et les rétrocéder à de nouvelles compagnies plus pragmatiques et plus efficaces pour booster les recherches minières et énergétiques". Enfin d’échapper à cette nouvelle politique du gouvernement béninois, un des contractants, ayant depuis 2008 reçu l’autorisation d’explorer le bloc 4 offshore et qui entretemps, a invité, le groupe Petrobras du Brésil à une co-exploitation sur ce bloc 4, a fait usage de tous les moyens pour se faire octroyer un autre bloc, le boc A on-shore. L’un des arguments avancés était qu’il était mandaté ou est partenaire de Petrobras pour le contrat sur le Bloc A onshore. Les responsables de Petrobras, étant en contact avec d'autres personnes béninoises, ont pu les informer qu'ils n'étaient pas partenaire ni mandante de qui que ce soit pour la signature d'un contrat sur le Bloc A onshore. Face à cette information, le Chef de l'Etat, en homme averti et avisé, a envoyé au Brésil une délégation composée des plus hautes personnalités en charge du pétrole au Bénin. Cette mission aurait fait croire à Boni Yayi que les Brésiliens rencontrées auraient confirmé l’existence des milliards de barils de pétrole dans le sous sol béninois ( ?). Face à confusion, votre journal a voulu situer la vérité et contacter les services de Pétrobas le 10 février 2012 à 19h05mn par un courrier mail. La réponse est déroutante et montre que la  réalité est toute autre. « Petrobras is not aware of any negotiations regarding the exploration of block A, onshore Benin. » a répondu Pétrobras qui affirme ainsi clairement, qu'elle n'est pas concernée par le Bloc A. Cette société n'a donc ni mandaté et n'est ni partenaire avec aucune société pour la signature d'un contrat sur le Bloc A. Et si le complot continue, c’est pour cause.

 

Mais alors pourquoi enfarine-t-on le Chef de l’Etat à ce point ?

Les cadres concernés jouent pleinement sur l’enthousiasme de Yayi de voir et d’avoir de nouvelles ressources pour relancer définitivement l’économie béninoise et donner un sens concret à la refondation. Si le Bénin disposait de milliards de barils dans son sous sol et dans ses eaux, Total, Shell et autre Elf auraient déjà "étalé leur natte" ici. Mais quelques éléments forts simples permettent de comprendre  tous les mensonges orchestrés autour du pétrole béninois pour le compte de certaines sociétés autorisées à explorer le sous sol béninois. Comme dans tous les pays où il y a du pétrole, et comme il est de coutume dans les gros milieux d’affaires, les contrats d’exploration donnent lieu au Bénin à ce qui est appelé dans le jargon, les bonus de signature, c’est-à-dire des commissions en espèces sonnantes et trébuchantes offertes par les sociétés signataires aux cadres et responsables concernés du pays hôte. Seulement voilà, dans les autres pays, cette gratification n’intervient généralement qu’une fois puisque par la suite, la société exploratrice trouve le pétrole, l’exploite et a à faire désormais avec les services des impôts et taxes du pays concernés. Mais au Bénin, les contrats d’exploration sont renouvelés et multipliés à des sociétés qui font des promesses jusque-là non honorées, pour que se renouvèlent et se multiplient les bonus de signatures. C’est dire qu’au détriment de l’intérêt national, des cadres préfèrent manger le blé en herbe. Vivement que la vérité éclate au grand jour.

 

Francis Z. OKOYA

Publié dans ECONOMIE

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