A 4 mois de la fin de son mandat Le procès du pouvoir Yayi par le Fdd

Publié le par OKOYA Francis

A 4 mois de la fin de son mandat

Le procès du pouvoir Yayi par le Fdd

Sévère réquisitoire contre le gouvernement et le président Boni Yayi. Il n’y a peut-être pas un autre mot pour qualifier l’appel du Fdd propager le samedi dernier depuis la salle rouge du Palais des congrès où de milliers de gens se sont donnés rendez-vous pour proclamer « la fin prochaine » du régime Yayi. On avait pensé que le Fdd était né pour freiner des « élans liberticides » d’un régime et qu’avec le retrait du communiqué de presse du ministre de l’intérieur ; communiqué qui interdisait les marches et autres dénonciations dans l’affaire Icc-Service, chaque acteur de ce regroupement retournerait sur ces pas. Mais c’était sans compter avec leur détermination à saquer les racines qui font du Président Boni Yayi, un président bien assis dans son fauteuil. Avec cette attaque frontale, brusque et brutale de l’opposition et de ses nouveaux alliés, on peut alors conclure que Boni Yayi a en face de lui, une horde de gens jaloux de son poste et qui veulent à tout prix le bouter dehors. Voici ici l’intégralité de l’appel lancé par le Fdd samedi dernier au Plais des Congrès de Cotonou.

Charles KPAKOUN

APPEL

 AUX FORCES VIVES DE LA NATION

        Le Bénin va mal. La situation est catastrophique à tous points de vue. Le pays est au bord du gouffre.

        Sur le plan politique, la démocratie chèrement acquise subit de graves revers. Les libertés sont constamment menacées ou muselées. Les manifestations de  protestation de militants d’organisations sociales, syndicales ou politiques sont interdites du Sud au Nord, s’il s’agit pour elles, d’exprimer leur désapprobation de la gestion du pouvoir d’Etat. Les  manifestants sont parfois sauvagement maltraités. Les derniers exemples sont celui des Elèves-instituteurs des Ecoles normales et celui auquel nous avons assisté hier mardi 12 Octobre 2010, organisé par les Organisations de Défense des Droits Humains. En revanche, des moyens logistiques et financiers colossaux sont mis en œuvre pour orchestrer de folkloriques marches de soutien au régime, des sorties médiatiques de  mauvais goût, des meetings à la gloire et à la réélection de Boni YAYI.

 

        La liberté de presse est bafouée. Même la presse étrangère est victime de la politique de tyrannie et d’exclusion du régime. Tant la volonté de caporalisation totale des médias par le pouvoir est manifeste. Le droit de grève est sous le coup de la confiscation. Mais cela se heurte à la résistance opiniâtre des travailleurs. Le fonctionnement des institutions de l’Etat laisse à désirer. La justice ne sait même plus, où elle en est. Le pays est mal gouverné.

         Sur le plan économique, la gestion hasardeuse du régime du changement a conduit tous les secteurs d’activités à la ruine. Les voyants économiques sont au rouge vif. Les marchandises ont du mal à se réaliser et la mévente se généralise. La désorientation n’a jamais autant frappé les activités portuaires. Les sociétés d’Etat et autres propriétés publiques meubles ou immeubles sont systématiquement bradées au profit d’étrangers, de dignitaires, de proches ou amis du régime. Les opérateurs économiques ne savent plus quel Dieu implorer pour le remboursement des dettes publiques intérieures. Dans le même temps, ils sont traqués d’un côté par le fisc, de l’autre par les créanciers et les unités économiques se ferment par dizaines. La tendance générale au niveau des investisseurs étrangers est à la méfiance vis-à-vis de notre économie. Pourtant, le pays mérite un meilleur sort et en a les ressources.

         Sur le plan social, du fait de la situation brossée plus haut, la misère s’aggrave. La mendicité prend des proportions inquiétantes. Le trafic des enfants s’accentue. Le banditisme est rampant. L’insécurité s’accroît et menace dangereusement la stabilité politique. Les soi-disant réalisations socio-économiques du régime ne sont en réalité que des occasions pour Boni YAYI et ses complices de s’en mettre plein les poches pendant que le pays s’enfonce dans un endettement sans précédent. De larges couches sociales tombent dans la déchéance totale. Pire, le dialogue social avec le monde du travail a été abandonné au profit d’une succession de ruses manœuvrières contre-productives. L’heure est grave.

 

        Le doute et l’incertitude du lendemain hantent les populations. Personne n’en croit ses yeux pour le niveau de corruption atteint par ce régime. Nul n’a mémoire d’un tel hit parade de scandales politico-financiers à répétition dans notre pays : affaire recettes d’escorte de véhicules d’occasion, avion présidentiel, CEN-SAD, SONAPRA, machines agricoles, ICC-Services et consorts, etc. La distribution prodigale sans  précédent d’argent dans nos villes et campagnes par Boni YAYI à des fins corruptrices et électoralistes entretient la morale perverse du gain facile, opposée au juste précepte selon lequel le travail est la source durable de richesse.

Jamais la gestion des ressources humaines n’a été aussi calamiteuse. Le régime est rompu dans l’art d’opposer cadres et frères des mêmes localités, du nord au sud, de semer la discorde et la division en leur sein, pour ses intérêts propres. Ce comportement sape évidemment la paix sociale et la cohésion nationale, bases fondamentales d’un développement économique et social durable. Le recours constant à l’achat de conscience et à la destruction des adversaires politiques font partie des traits caractéristiques du régime de Boni YAYI. On aura tout vu : tout change, c’est vrai, mais hélas, de mal en pis.

            La solution que le régime du changement a trouvé à cette situation, c’est la propagande et la manipulation tous azimuts, le renforcement de la répression, les menaces d’arrestations, les plus grossiers montages pour tromper le Peuple, la savante instillation de la peur, le refus de s’occuper des problèmes réels du pays.

L'un des problèmes réels du pays aujourd’hui, c’est la confection d’une Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI), fiable et non, la poursuite à pas forcés d’une honteuse mascarade, que ne comprennent que ceux qui en profitent au plan pécuniaire. Personne ne comprend en effet, qu’en dépit des inondations et de la détresse de l’immense majorité des populations de l’Ouémé et du Plateau, malgré le fait que les populations de ces départements doivent vaquer, en cette période-ci, à leurs activités agricoles de la petite saison, malgré la défection des équipements mis en place, contre l’avis de la plupart des autorités locales (Maires, Conseillers, etc.), Yayi Boni et ses sbires ont forcé le processus, avec le risque de spolier les citoyens de leurs légitimes droits à se faire enregistrer. Ils étendent actuellement leurs forfaits sur d’autres départements. 

 La politique de l’autruche ne saurait durer plus longtemps. Nous ne pouvons laisser quelques aventuriers conduire la Terre de nos aïeux et notre Peuple dans le gouffre. C’est pourquoi, les organisations signataires du présent appel, exigent :

 1- Que le Président BONI YAYI et son Gouvernement arrêtent immédiatement leur propension à provoquer inutilement le peuple travailleur, les forces sociales et politiques, créant ce faisant, des tensions inutiles et préjudiciables à la paix et à l'unité nationale. Nous voulons que chacun sache que les tensions actuelles sont directement créées à des fins inavouées, plus souvent directement qu’indirectement, par le Président BONI YAYI lui même, afin de terroriser notre peuple et lui imposer un type de gouvernance que nous avons récusé depuis l'historique Conférence des Forces Vives de la Nationde février 1990.

 

2- Que le Président BONI YAYI et son Gouvernement cessent dès maintenant de poser des entraves aux libertés publiques et à leur pleine et entière jouissance par tous les citoyens. Il s'agit ici que le Président BONI YAYI garantisse conformément à la Constitution et à son serment, la liberté de chacun et de tous, de se réunir, de manifester, d'adopter la religion de son choix. Il s'agit aussi, de manière spécifique, que le libre et équitable accès à la Télévision Nationalede service public, devienne un impératif.

 3- Que le Président BONI YAYI abandonne définitivement son rêve de pouvoir caporaliser toutes les Institutions de la République, de bâillonner les forces sociales et politiques, d'instrumentaliser des dispositions telles que la réalisation du RENA et de la LEPI dans le seul et unique but d'être réélu en 2011, y compris contre la volonté populaire.

 

4- Que le Président BONI YAYI et son Gouvernement mettent désormais un point d'honneur à rendre compte de la gestion des finances publiques conformément aux textes de la République.

Par exemple :

    Nous voulons savoir lequel des budgets est cours d'exécution pour l'exercice 2010 ;

   Nous voulons savoir le montant et l'utilisation faites des recettes relatives à l'activité            d'importation des véhicules d'occasion;

     Nous exigeons, enfin et surtout, un audit exhaustif du Trésor Public.                                                                                          

 Pour faire aboutir toutes ces exigences, qui relèvent d'une œuvre de salubrité publique et de salut national, les forces politiques, les syndicats, les organisations de la société civile, ont décidé de se constituer, le mercredi 13 Octobre 2010, en un Front pour la Défense de la Démocratie (FDD). Il s'agit donc du plus large rassemblement de sont interdites du Sud au Nord sont interdites du Sud au Nord toutes les forces sociales et politiques que notre pays ait jamais connu, en vue de restaurer un Bénin debout, libre, fier, riche de sa diversité et ancré dans la démocratie, l'Etat de droit et le pluralisme politique.

Le développement de notre pays, la satisfaction des besoins de notre peuple travailleur et la restauration de l'espoir pour la jeunesse en dépendent.

 Voilà pourquoi, le FDD lance un vibrant appel :

 1.       à notre Peuple, afin qu'il soit constitué partout des Comités Locaux de Défense de la Démocratie (CLDD) qui, puisant dans notre longue et riche tradition de luttes héroïques, devront travailler quotidiennement, à barrer la route à l'arbitraire, à la confiscation et à l'exercice personnel du pouvoir, au pillage et aux bradages de nos ressources nationales.

2.       à la Jeunesse afin qu'elle prenne la mesure de la gravité de la situation actuelle et se batte, de toutes ses forces, pour conserver les libertés démocratiques qu'elle a héritées de ses ainés.

3.       à l'Armée, aux forces de sécurités publiques et à tous les agents de l'État qu'ils doivent tenir comme bréviaire les dispositions de l'Article 19 de notre Constitution qui nous prescrit ce qui suit:

 

<< Tout individu, tout agent de l'Etat qui se rendrait coupable d'acte de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi.

 

Tout individu, tout agent de l'Etat est délié du devoir d'obéissance lorsque l'ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de l'homme et des libertés publiques. >>

 

Notre Peuple ne capitulera pas !

Non, à la confiscation des libertés !

Vive le Bénin debout, libre et fier !

Vive la Démocratie !

Fait à Cotonou, le 13 Octobre 2010

 

Ont signé :

                               CSTB                                   CSA Bénin                          CGTB

 

 

                Gaston K. AZOUA                 Dieudonné LOKOSSOU         Pascal D. TODJINOU

 COSI-Bénin                                     FESYNTRA-Finances                                 ODHP

 

 

    Georges KAKAI GLELE                  Laurent METONGNON                  Gustave ANATO

 

               

      FORS LEPI                                       NEP MIXALODO                                              PCB

 

 

Joël ATAYI GUEDEGBE            Séraphin AGBAHOUNGBATA         Fidèle QUENUM

               

 

 

   ABT 2011                                               G13                                            PRD-NG                                                                                 

 

 

Dr  J. A. ODJO                             Sacca FIKARA                          Kamarou FASSASSI        

                              

 

 

 

Sursaut Patriotique                                                                      L’Union fait la Nation

 

 

 

Luc da MATHA SANTANNA                                        Kolawolé IDJI

               

 

 

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