Pour recenser les enseignants absents : Ministres, préfets, cadres, élus communaux… s’absentent

Publié le par OKOYA Francis Z.

( manque à gagner et dépenses complémentaires pour l’Etat)

A suivre l’actualité du bras de fer entre le Gouvernement et les syndicats de l’enseignement, on se rend compte que pour  contraindre les grévistes  à reprendre le chemin des classes,  le Gouvernement a brandi les menaces de défalcations sur salaire, la radiation. Et comme pour répondre au contrôle de présence au poste, les syndicalistes ont décidé de la grève sur le tas. Dans sa logique de contrôle, le gouvernement a mis sur pied des comités de suivi qui sillonnent les établissements scolaires. Le constat est fait, depuis ce lundi 19 mars 2012, que ministres, préfets, cadres et personnels à divers niveaux, élus communaux et locaux, têtes couronnées et notables, hommes et femmes en uniforme…, par petits groupes, passent de classe en classe relever les noms des enseignants présents et ceux absents. N’ayant pas de don d’ubiquité, toutes ces personnes citées ont logiquement abandonné leur poste de travail pour aller recenser les enseignants qui ont abandonné le leur. Des absents ici vont donc constater des absences là-bas.

 

Déshabiller Paul pour habiller Pierre

En opposant un non catégorique aux enseignants, le gouvernement d’après les arguments et faits exposés, a fait comprendre  ses difficultés de trésorerie et entend préserver le peu de ressources disponibles. Mais le constat est là, l’absence des ministres, des préfets, des cadres et personnels à divers niveaux, des élus communaux et locaux, des têtes couronnées, des notables, des hommes et femmes en uniforme… à leur poste, constitue directement ou indirectement, un manque à gagner  pour l’Etat. Affirmer le contraire, c’est comme affirmer que d’autres accomplissent leur devoir en leur lieu et place,   que donc toutes ces personnes occupent des postes inutiles, budgétivores dont la suppression ne devrait pas avoir d’impact sur le fonctionnement régulier et normal de l’administration. Et même si l’on devrait concéder qu’il ne s’agit pas de douaniers, ou d’agents de Trésor Public, l’on ne saurait nier le slogan : " Une mission, des hommes et des moyens". Etant entendu que toutes ces personnes qui sillonnent les salles de classe matin et soir, cinq (05) jours sur sept (07) pour on ne sait combien de temps encore, perçoivent des primes de déplacement, des indemnités diverses, on peut alors se poser la question de savoir combien coûte à l’Etat (qui a des difficultés financières), le recensement des enseignants absents. Combien de temps ces abandons de postes des membres des comités de contrôle dureront encore étant entendu que la fin de l’année scolaire est normalement prévue pour fin juin/mi juillet ? Combien cela coûtera en définitive au Trésor Public ? Pas grand’ chose diront certains. Mais il est clair qu’un dialogue bien conduit et bien géré entre les deux parties en présence aurait pu faire économiser à la caisse publique ce " pas grand’ chose" et les autres ressources financières débloquées pour les tournées d’explications et les autres multiples rencontres. Dans la gestion de la crise du secteur de l’éducation, le Gouvernement déshabille simplement Paul pour habiller Pierre.

Francis Z. OKOYA

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