Discours d'ouverture de la 2ème session ordinaire et projet de budget de l'Etat 2010: Les députés se prononcent

Publié le par OKOYA Francis

Discours d'ouverture de la 2ème session ordinaire et projet de budget de l'Etat 2010:
Les députés se prononcen
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Les députés se sont prononcés hier sur le discours du Président Nago et sur le Projet de budget de l'Etat exercice 2010. Lisez les impressions de Bako, Sabi Moussa, Edayé, Dagnon, Ahouanvoébla, Sèhouéto, Idji et Dègla

Arifari Bako                              

Avec apparemment beaucoup d’orage à l’horizon. Les problèmes sociaux annoncés, liés aux difficultés potentiels que l’Etat pourrait avoir du fait de la crise financière et économique. Je pense que nous devons tous prendre la mesure de la situation et prendre nos responsabilités en conséquence. Je pense que pour cette session budgétaire qui s’ouvre ce jour, la première des choses, c’est doter notre pays d’un budget pour 2010. Je dis bien que 2010 s’annonçant très difficile, par conséquent, nous devons essayer de conjuguer avec plusieurs paramètres qui ne sont pas forcément les uns que les autres. La première des choses, il faut tenir compte des revendications sociales. Il faut également tenir compte du contexte de crise financière et économique internationale que nous vivons pour jouer un peu à l’équilibre d’une manière ou d’une autre. Donc, amener aussi le gouvernement à prendre en compte certains nombres d’engagements antérieurement souscrits. Je prends par exemple l’année dernière, l’une des fortes recommandations que le parlement avait faite au moment du vote de budget, c’était le transfert des ressources aux collectivités locales dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique. Nous allons voir si tout ceci est pris en compte dans le budget. Donc, c’est encore trop pour se prononcer, mais nous sommes dans une bonne position d’esprit pour doter notre pays d’un budget pour l’année 2010.

 

 

Soulé Sabi Moussa

« …Chacun doit travailler pour créer la richesse qu’il faut parce que notre pays est riche. On peut mobiliser les ressources à partir de l’intérieur comme de l’extérieur si nous nous mettons tous au travail. Ce n’est pas trop, malgré la crise, que le budget ait atteint ce niveau là. Si nous sommes conscients que nous devons faire des efforts, que nous devons travailler à créer de la richesse, nous pouvons être d’accord avec le gouvernement par rapport à ce montant là. Pour cette session budgétaire, ce que je souhaiterais, c’est que nous puissions accorder nos violons, que nous puissions échanger dans la concorde pour qu’effectivement, nous arrivions au vote de ce budget là et il est possible que nous y arrivions. Il faut que nous nous disions que le Bénin, c’est pour nous. Il n’y a pas une autre personne qui viendra le construire pour nous. Comptons d’abord sur nos propres ressources matérielles, financières et humaines avant de faire appel à l’extérieur. De ce point de vue, mon souhait est que nous puissions nous entendre pour démarrer cette session ordinaire

 

Jean-Baptiste Edayé,

« …On empêche des maires de circuler librement. Tout ceci, c’est des aspects de gouvernement qui devraient être évoqués dans le discours du président, surtout qu’ici, c’est le lieu de la politique par excellence. Les maires, les conseillers sont aussi ous ceux là sont des mandants et on doit parler aussi du contexte dans lesquelles le pays est en train d’être géré. Certainement que dans le rapport que le président va nous présenter, il va se rattraper sur ses aspects. C’est une session budgétaire. On aura à présenter le budget de l’Etat. Je représente un peuple ici. Donc, il n’y a pas de défi personnel que j’ai à travers ce budget là. Dès que le budget sera présenté et que je verrai que ça a  pris en compte les défis, les préoccupations de la grande masse, que ça soit les paysans, les fonctionnaires, les élus dans le transfert des compétences, et la prise en compte des amendements qu’on a faits dans le dernier budget, on avisera. On a vu des gens faire des conférences de presse. Le ministre des finances a présenté le budget à la télé, mais moi je ne l’ai pas encore vu. Le grand défi, c’est le défi de tout le peuple béninois. On n’a pas besoin de 1300 milliards en 3 ans pour qu’on soit satisfait. Quand nous voyons le taux de réalisation des budgets, tout le monde est d’accord avec moi que si vous avez 1200 milliards et que vous l’exécuter à 50%, vous êtes dans la norme de 600 milliards de budget. Donc, il faudrait qu’on revienne à la proportion normale. Ce n’est pas la peine de nous croire qu’on a fait une performance de jamais vu. Gérons mieux ce que nous avons et le pays va prospérer.

 

 

Victor Dagnon,

Ce qui a retenu mon attention, c’est d’abord l’appel à la réconciliation, l’appel à la divergence dans ce qui va être lancé d’ici à là. J’ai noté un discours de conciliation. Ce n’est pas nouveau et je pense que cela caractérise le président Nago. Il  a toujours cherché à mettre tout le monde ensemble. Pour la session budget, c’est d’abord de chercher à connaître réellement le budget et voir dans quelle mesure ce budget profite aux populations, à nos électeurs et à nos militants. C’est d’abord le premier défi à relever. Il faut que le peuple que nous représentons puisse trouver son compte dans ce qui a été proposé et si cela est fait, l’autre défi, c’est de pouvoir faire passer le budget »

 

 

Augustin Ahouanvoèbla

Je voudrais vous dire que depuis je suis élu député à l’Assemblée nationale, c’est pour la première fois que j’ai entendu et suivi un discours du président de l’Assemblée nationale qui reflète la réalité que nous vivons sur le plan national et mondial. Dans son discours qui a été vraiment brillant, j’ai retenu trois grands axes. Le premier, c’est fondamentalement ce qui a rapport à l’économie mondiale, un discours à l’international qui, pour ceux qui sont un peu avertis, comprend la portée de ce qu’il veut dire. Le deuxième grand axe de ce discours, c’est l’appréciation réelle de la situation sur le plan national. La gouvernance au sommet de l’Etat est mise à mal, la gestion de notre pays sur les plans économique et financier est mise à mal. Nous avons d’énormes difficultés. Le troisième grand axe est que j’ai perçu dans le discours  du président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago, qu’il a pris de la hauteur. Il a montré que le Béninois reste Béninois, que nous savons très bien là où  se trouve la ligne rouge qu’on ne peut jamais franchir. J’ai vu aujourd’hui un vrai citoyen béninois qui a relaté dans son discours, que nous allons droit dans le gouffre malgré le groupe politique il appartient. J’ai vu aujourd’hui dans le discours du président Nago, qu’il se veut d’abord réconciliateur, mais qu’il demande d’abord à ses collègues députés, de se mettre ensemble pour arrêter la saignée par rapport à la gestion de notre pays. Je ne veux pas parler de la gouvernance politique étant donné que cette session est essentiellement budgétaire. La saignée est palpable, vivable. Je vais prendre simplement un exemple que j’ai suivi moi-même. Le Chef de l’Etat, le président de la République du Bénin, Yayi Boni, a dit, je l’ai suivi moi-même à la télé, qu’il reconnaît qu’il y a eu mauvaise gestion, qu’il y a eu vol, qu’il y a eu détournement dans l’affaire de la Cen-Sad. Mais il n’y a pas de voleur, il n’y a pas de responsable. Ça veut dire qu’il y a des extraterrestres qui ont quitté Mars pour voler à la place des Béninois et sont repartis en fumée. J’estime qu’il est de bonne foi. J’ai compris son manège qui consiste à confier un dossier à l’Inspection générale de l’Etat (Ige) qui est le corps supérieur de contrôle de l’Etat béninois, qui dépose un rapport et qu’après, on se met à l’évidence, on crée une commission présidée par l’ami de ceux qui sont cités dans cette affaire. C’est qui Stanislas Pognon. Je veux qu’on me doigte ce qu’il a fait pour ce pays. Il a plutôt détruit ce pays. Aujourd’hui, le budget est arrivé. Moi j’ai beaucoup de chose à dire. On a dit que le budget 2009 est exécuté à 45%. Je ne le crois pas. Je considère que ce qui est déposé là est le collectif budgétaire 2009 parce que quand un budget n’est pas exécuté à plus de 60%, on ne peut pas parler d’un autre budget. Nous allons l’étudier bien que nous ne soyons pas de grands spécialistes en matière d’économie. Nous allons nous mettre ensemble comme un seul homme pour faire un travail efficace pour notre pays parce que c’est de notre pays qu’il s’agit et non d’un individu ou d’un groupe d’évangélistes. Mais j’ai peur que la saignée continue.

 

Lazare Sèhouéto,

 « …Cela comporte un ensemble de réflexions très intéressantes pour ce qui concerne la manière dont il faut banaliser la crise actuelle. C’est un discours d’autant plus intéressant que cela indique très clairement les voies à suivre pour un pays comme le Bénin. Ce que je regrette, c’est qu’il aurait pu faire leçon au président Boni Yayi depuis quelques mois que nous n’en serions pas aujourd’hui dans le gouffre où on est. Il aurait pu faire leçon et le président Yayi Boni aurait écouté ces leçons et les aurait appris. Je suis sûr que nous n’aurions pas fait notre chute que nous avions eu  à faire que notre économie ne serait pas dans la catastrophe, que les biens publics seraient mieux gérés, que les affaires que nous avions connues n’auraient pas existées, que nous serions actuellement en train de jouir des fruits d’une bonne et rigoureuse gestion. Je continue qu’il continue de donner des leçons. Il n’est jamais trop de bien faire »    

 

Antoine Kolawolé Idji,

 

 Mieux vaut tard que jamais. Il a fait un bon discours. Maintenant, je souhaite qu’il poursuive dans le même sens et qu’il voie le pays, la sous région, tels qui sont aujourd’hui et voie tel que nous voulons qu’il soit. Nago peut toujours rejoindre le peloton patriotique. C’est que nous souhaitons, c’est bon pour le pays. Il faut que le pays avance

 

Denis Oba Chabi,

Sans vous mentir, je n’ai pas suivi son discours parce que je suis mécontent de ce qui se passe dans le pays. J’allais même dire que je suis furieux, mais ce serait trop dire. Donc, je suis arrivé à l’Assemblée nationale pour qu’on ne dise pas que l’honorable Oba Chabi a boycotté l’ouverture de la session. Je suis arrivé tout juste pour faire acte de présence

 

Benoît Dègla,

Il y a un problème de gouvernance à revoir. C’est en cela que j’apprécie le discours du président qui dit si nous voulons quitter notre condition de petit pays pauvre, il faut que nous fassions des réformes profondes, des réformes structurelles et institutionnelles. Ça veut dire simplement que sur le plan des exonérations, il ne faudrait pas que ça soit à tout venant. Il faudrait qu’on puisse être en mesure de nous dire à un moment précis que c’est tel nombre d’exonérations pour tel nombre de marchandises de telle valeur ; ce qui n’est pas évident aujourd’hui. Je me rappelle que l’Assemblée nationale avait eu à poser cette question sans que nous ayons eu de réponse. Nous avons une idée des grandes lignes du budget 2010. Nous sommes désolés de dire que ce budget ne va pas permettre de poser les bases d’une véritable croissance de développement. Il ne faut pas se voile la face. Nous faisons des projections sur la base des entrées fiscales, sur la base des entrées douanières, sur la base de l’aide des partenaires au développement sans tenir compte du fait que sur le plan international, tout peut arriver. C’est le gouvernement qui élabore son budget, nous votons ce budget là, mais il faut quand même que ce budget là puisse tenir compte des réalités. Nous allons émettre un vote réaliste.

 

Propos recueillis par Tobi Ahlonsou

 

Publié dans ASSEMBLEE NATIONALE

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